Faisant partie intégrante des effets pour guitare (et basse), la pédale de loop encore appelée looper ou loop station, permet d’enregistrer le signal de l’instrument et de le repasser en boucle indéfiniment. Contrairement au Delay qui est un effet permettant de répéter en écho un son, le looper est un outil qui répète à l’identique un signal enregistré.
Si ce sont d’abord les guitaristes qui ont utilisé cet appareil, tous les instrumentistes s’y sont mis ensuite. D’abord les bassistes électriques, puis les autres instruments amplifiés puis enfin les instruments acoustiques à l’aide de micros. La voix n’est pas en reste, que ce soit le beatbox ou le chant, grâce à l’essor de nouvelles pédales dédiées comme la Boss RC 505.
Très utilisée pour s’entrainer en créant à la volée des backing track, elle est également un instrument à part entière pour de nombreux musiciens qui l’utilisent lors de leurs prestations live.
Vous souhaitez faire vos gammes ou apprendre à improviser sur un morceau ? Rien de plus simple, vous enregistrez une progression d’accords et les mettez en boucle pour vous entrainer dessus. En live, la possibilité de créer séparément couplet et refrain et surtout de créer des boucles les unes sur les autres (avec différents instruments) comme le feraient plusieurs musiciens permet à l’artiste de jouer comme s’il était en groupe.
Mais comment fonctionne une loop station ? Même si en regardant un artiste cela parait simple, la plupart des musiciens sont désarçonnés au premier abord et surtout en font une mauvaise utilisation car se laissent déborder par toutes les possibilités. En gros, ne laissez pas la pédale remplacer votre créativité, faites-en plutôt une alliée.
Au départ, le musicien aura tendance à vouloir se servir du looper pour tout et rien. Il se lancera à corps perdu en égrenant quelques accords et en essayant de superposer quelques boucles pour créer une musique. Si cela est nécessaire à la bonne compréhension de la machine, cela s’avère néfaste pour la composition car le musicien devient esclave de la machine. La solution est de se passer de looper pour l’idée de base : accords, mélodie, etc… puis de l’utiliser pour arranger et ornementer ses morceaux. Ecoutez comment sont construits les morceaux des artistes que vous aimez et prenez exemple.
Comment savoir si vos morceaux ne sont pas tributaires de la loop station ? C’est très simple : faites écouter un morceau enregistré par vos soins à vos amis. S’ils comprennent directement que le morceau a été créé avec une loop station, c’est que le morceau est raté.
En live, ces conseils peuvent aussi s’appliquer. Même si le spectacle d’un artiste utilisant en live un looper est plaisant pour le public, pensez aux personnes qui écoutent le concert sans regarder l’artiste : l’écoute sera-t-elle toujours plaisante ? Le morceau a-t-il été seulement conçu pour être créé par une pédale loop ou l’utilisation du looper ne gêne en rien la qualité du morceau ?
Ne soyez pas non plus captif de cet accessoire. Certains morceaux peuvent ne pas l’utiliser ou de façon moins complète. La structure de création du morceau doit aussi différer : le schéma habituel : accords, basse, ornementations peut être long à mettre en place et surtout ennuyant au bout de quelques morceaux enregistrés en live. Quand on regarde certains enregistrements sur YouTube, on s’aperçoit que certains morceaux ne deviennent intéressants qu’au bout de quelques minutes… si on peut avancer sur une vidéo, ce n’est pas le cas en live.
Autre conseil pour le live, apprenez à connaitre par cœur votre matériel et à vous sortir des mauvais pas. L’électronique reste l’électronique. Sans parler d’erreurs de votre part (mauvais départ, contretemps…), un problème est vite arrivé. Si en groupe il est aisé de se rattraper, lorsque plusieurs boucles sont décalées, cela devient difficile. Restez naturel et apprenez à apprivoiser votre machine, sachez jouer des fautes commises mais surtout n’arrêtez pas en plein milieu ! Une seule façon d’être à l’aise : l’entrainement. D'ailleurs, le looper ultime pour le live reste le Boss RC-300 depuis plusieurs années.
Avant de vous lancer sur une boutique pour acheter un looper, posez-vous les bonnes questions : comment est-ce que je vais l’utiliser ? quelles sont les fonctionnalités dont j’ai réellement besoin ?
Comme tout produit, il y en a à tous les prix. En ce qui concerne les loopers, cela va de 50€ à plus de 500€. Sachez que pour la plupart des musiciens, un looper à 50-100€ sera amplement suffisant. En effet, qu’est-ce qui vous intéresse dans un looper ? le fait que l’on puisse superposer des boucles… cette fonction de base est commune à tous les loopers.
D’autres fonctionnalités sont bien pratiques mais non indispensables : pouvoir enregistrer les morceaux réalisés sur une mémoire interne, transférer sur un ordinateur, ralentir un morceau, insérer une piste de batterie… Bref, chaque musicien trouvera un looper à son image.
En résumant :
– un looper entre 50 et 100€ vous permettra de réaliser de simples boucles pour travailler votre instrument. Quelques loopers : Ditto Looper, Harley Benton Mini Looper
– un looper entre 100 et 200€ vous offrira une meilleure qualité d’enregistrements et des fonctionnalités telles que la sauvegarde de morceaux, plusieurs footswitchs… et réaliser une prestation en live sans problème. Ex. Boss RC-5
– au-delà de 200€ le looper, attendez-vous soit à une qualité supérieure, soit à une pléthore de fonctionnalités supplémentaires : effets, nombreux footswitchs, quantification, dédiée à la voix, contrôle midi, etc… Exemples de pédales : Boss RC-500, Boss RC-300, Boss RC 600.